Août 2014, les missions de Luc Long et de son équipe, au large de la Camargue et des Saintes-Maries-de-la-Mer, se poursuivent.
En
dépit de conditions hostiles plusieurs
nouvelles épaves ont été recensées cette année, parmi lesquelles l’épave SM27,
qui constitue dans ce vaste secteur la douzième épave chargée de barres de fer
antique. Ces demi-produits saisis ainsi lors de leur transport depuis la zone
sidérurgique de la Montagne Noire, en passant par Narbonne et en direction
d’Arles et de l’axe Rhône-Saône, ont été
extraits de quelques concrétions prélevées pour étude. Une difficulté de taille
gênait les archéologues : toute l’épave est recouverte de filets de pêche
ce qui reste très dangereux compte-tenu de la faible visibilité et du courant,
par 17 m de fond. Les barres de fer prélevées, qui vont être analysées par les
chercheurs de trois laboratoires différents, ne présentent cette fois
aucune marque de producteur. Mais une céramique sigillée italique incluse dans la concrétion, au contact même de certaines de ces
barres, permet de dater précisément le naufrage dans les deux premières
décennies du Ier siècle de notre ère.
Les
recherches se sont également poursuivies sur l’épave SM22, par 18 m de fond,
chargée de grands blocs de marbre en forme de demi-colonne. Là aussi les filets
de pêche recouvraient en partie les vestiges et gênaient la prise de mesures.
Il est clair que le transport des blocs pondéreux dans l’Antiquité, depuis les
carrières de Luni et de Carrare, sur la côte ligure, en direction des grands
villes de Gaule romaine, empruntaient l’axe fluvial.
|
levage d'une concrétion de barres de fer©2Asm, Giorgio Spada |
|
Céramique concrétionnée avec les barres de fer ©2Asm, Giorgio Spada |
|
Barres de fer dégagées de la concrétion et prête à l'étude ©2Asm, Giorgio Spada |
|
Bloc de marbre épave SM22©2Asm, Giorgio Spada |