Offrandes au fleuve
Du musée Réattu au musée départemental Arles antique, une nouvelle galerie
d’Art s'improvise dans l'antre du Rhône
Durant
l’Antiquité, les bateliers romains, reconnaissants des bienfaits du fleuve ou
des rivières, jetaient en offrande des ex-voto, des monnaies et des statues
représentant le cours d’eau divinisé.
A
Arles, Frédéric Mistral ne manqua pas d’évoquer dans un poème célèbre ces statues
qui hantent le fond du Rhône : « Petite main de marbre qui, dans le
Rhône fut pêchée et qu’on noya à Trinquetaille il y a presque deux-mille
ans… ».
Depuis
la découverte de César, en 2007, des artistes inspirés par l'actualité
archéologique offrent à leur tour au fleuve des œuvres d’art selon un rituel
réinventé.
Une
nouvelle mission pour les archéologues et l'équipe de Luc Long (DRASSM - 2ASM)
qui recense ce nouveau parc de sculptures contemporaines, autant d’ombres
errantes dans le courant.
Hommage
à ces artistes qui réinventent le fond du fleuve et nous offrent cette galerie très
privée !
Daniel Zanca, artiste méditerranéen, designer et plasticien, il fut le premier, en
2009, à honorer le Rhône de l’une de ses Vénus rhodaniennes à l’emplacement
précis où une Vénus romaine avait été retirée par les plongeurs. La sculpture a depuis été mesurée
en 3D par photogrammétrie afin de contrôler sa trajectoire d’une année à
l’autre dans le fleuve face à l’action du courant.
©Kim Boscolo, 2ASM |
Jean-Luc Piacentino, producteur, auteur et réalisateur (Les films de la Luciole), travaille actuellement sur un long-métrage en cours d’achèvement intitulé « A l’ombre de Vénus » qui évoque l’histoire d’une sculpture romaine racontée à la fois au Ier siècle après J.-C. et au XXIème siècle. Ce film a nécessité l’immersion d’une très belle sculpture de la déesse.
http://lesfilmslaluciole.free.fr/LES_FILMS_LA_LUCIOLE/LOmbre_de_Venus.html
©J.-L. Piacentino |
Sébastien Duranté, jeune plasticien tente une performance intéressante et défie les archéologues subaquatiques en sculptant un pseudo César qu’il jette, dans
le secret, au Rhône sans oublier de le signer ! Mais la facture trahit
rapidement l'œuvre qui n’abusera pas l’œil averti des archéologues-plongeurs. Ce
nouveau César, laissé en place, est entré dans le plus grand musée d’Arles : le
Rhône.
©Giorgio Spada, 2ASM |