De septembre à octobre, la campagne 2012, conduite dans le Rhône à Arles par Luc Long (DRASSM), avec le soutien de l’association 2ASM, s’articule en deux missions distinctes :
- Rive droite (Trinquetaille), fouille programmée du site où le portrait de César ainsi q’un groupe d’objets sacrés (Dieux et divinités secondaires) ont été découverts en 2007
Le positionnement précis des découvertes faites dès 2007, le long de la rive droite, démontre l’existence d’une concentration exceptionnelle d’objets sculptés, déversés sur la pente jusqu’à 13 m de fond. Véritable anomalie, si on le compare aux rares objets épars habituellement recensés le long des berges, ce groupe comprend près d’une trentaine de sculptures, parmi lesquelles le portrait de César, la statue de Neptune, les Dioscures, Vénus, Esculape, Apollon, Artémis, Bacchus, Hercule… La datation des couches stratigraphiques sur lesquelles reposaient ces chefs d’oeuvres en marbre et en calcaire est très tardive : la fin du IVème siècle ou le début du Vème siècle après J.-C. Mais en 2009, la mise au jour dans une fouille terrestre tout près du fleuve, par Philippe Mellinand et les archéologues de l’INRAP, d’un grand four à chaux qui fonctionne à la même époque, constitue sans doute la clef de l’énigme. Il est possible que ces sculptures aient simplement servi de stock de marbre pour les chaufourniers. En effet, la fin du IVème siècle correspond à la politique antipaïenne de Théodose qui impose le christianisme comme religion d’Etat et ordonne la destruction ciblée des derniers symboles païens dans les villes romaines. Stockés au bord du Rhône, à proximité du four, ces objets ont peut-être été scellés par une crue, puis lentement aspirés par l’érosion fluviale et son effet de sape.
L’opération 2012 dans le Rhône, consiste donc à dégager une très grande quantité de sédiment et de pierres accumulées sur plus d’un mètre d’épaisseur dans un long couloir en pente. Cet espace, près du bord, qui n’a jamais été fouillé en profondeur, correspond au cheminement des sculptures depuis le four à chaux. Si cette hypothèse se vérifie, elle permettra de nouvelles découvertes et complétera la statuaire déjà récupérée.
2. Une fouille des épaves sur les deux rives
La carte des épaves se poursuivra sur les deux rives, les vestiges 15 bateaux romains sont localisés à ce jour. Il s'agit d'en poursuivre l’étude et de compléter l'inventaire d'épaves nouvellement découvertes. Les recherches autour des conduites d’adduction d’eau en plomb, des objets isolés et des grands dépotoirs portuaires romains qui nous renseignent sur l’occupation du port fluvial dans l’Antiquité, continuent.
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