dimanche 19 août 2012

CAMARGUE 2012




©2asm


Les objectifs de programmation pluriannuels  liés à la constitution d'une carte archéologique des épaves et des sites sous-marins, inaugurée en 1981 par Luc Long (DRASSM) et soutenue par l’association 2ASM depuis 2005, englobe une vaste zone de recherches face aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Elle concerne plusieurs secteurs très éloignés les uns des autres, notamment :
- de nombreux blocs calcaires plus ou moins alignés, qui trahissent la présence d'édifices aujourd’hui totalement submergés, 


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- un groupe d’épaves échouées sur d'anciens cordons de sable, qui nous renseignent sur la position du trait de côte antique, 
- un grand dépotoir portuaire qui révèle une forte activité économique à cette embouchure, entre le VIème siècle avant J.-C. et le VIème siècle de notre ère. 

En 2012, l'objectif prioritaire vise à vérifier la nature d’un nouvel ensemble de blocs taillés (Zone 7), découvert le dernier jour de la fouille en 2011, à l’ouest des Saintes-Maries-de-la-Mer, par 12 m de fond. Ce vaste ensemble, de plus d’un hectare de superficie, nous avait été signalé par plusieurs pêcheurs qui évoquaient selon le cas une voie romaine ou une redoute post-médiévale. Le secteur, lors de notre unique plongée en 2011, paraissait jonché de tessons d’amphores romaines.

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Le second objectif, à environ 200 m face à Port-Gardian, concerne un autre ensemble de blocs, de superficie plus réduite, environ 100 m2 (Zone 6), qui correspond plus vraisemblablement à une épave ou au délestage d’un navire moderne. 

Le troisième objectif s'attache à l’étude stratigraphique du vaste dépotoir antique repéré en Zone 5, à plusieurs centaines de mètres face aux Saintes-Maries-de-la-Mer, par 9  à 11 m d’eau. Il s’agit de déterminer la chronologie d'occupation, l’emprise au sol et la nature exacte du gisement. Dans l'Antiquité, cet avant-port, se situe dans un lobe naturel au débouché du Rhône de Saint-Ferréol, la branche médiane d’un delta qui comptait trois embouchures. La présence non négligeable, entre 5 et 7%, d'amphores et de céramiques grecques de Marseille, dont les exemplaires les plus anciens remontent à la fin du VIème siècle avant J.-C., ouvre des perspectives nouvelles sur l'occupation de cette zone d'échange à l'époque archaïque.